7 juillet 2020 - Collaborateur

Métamorphy et Akousmaflore imagée par notre guide-animatrice Laurence

« Toucher c’est se toucher » disait le philosophe Merleau-Ponty.

 

C’est-à-dire que l’on ressent et on prend conscience du monde qui nous entoure seulement lorsque que l’on réalise notre présence et notre effet sur celui-ci.

 

Le duo d’artistes Scenocosme, composé de Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt, à travers l’installation interactive, l’art numérique, l’art sonore, la performance et beaucoup plus encore, explore la relation entre corps et environnement. Ils se servent de la technologie comme d’un vecteur de rencontres corporelles et sociales. Jusqu’au 13 septembre à l’Espace Pauline-Julien, ils nous présentent deux œuvres où l’expérience sensorielle permet de révéler ce qui est invisible pour l’œil. L’instant d’un billet, je vous présente deux œuvres captivantes, mais sachez que pour en apprécier réellement la portée, il faut venir les voir par vous-même.

 

La première œuvre, Métamorphy, nous transporte dans un univers onirique qui se dévoile à nous seulement lorsque l’on y touche. Le voile circulaire, sorte de peau symbolique, se dresse devant nous comme une frontière entre le réel et l’imaginaire. D’abord rigide, la peau se déforme, s’assouplit au contact. En modifiant l’intensité de la pression et en balayant la surface, un espace à la fois imaginaire et tangible où les matières et les textures se confondent est révélé. Agissant comme une partition musicale, le langage du tissu se modifie, s’intensifie par endroit. Lorsque le contact est brisé, nous sommes initialement confrontés à la noirceur ambiante, mais rapidement une silhouette familière se dessine derrière la toile, la nôtre. Cette œuvre me fascine par son aspect méditatif. C’est comme si on entrait dans un rêve. On ne reconnait rien, mais en même temps tout semble familier. Notre esprit est complètement absorbé par l’environnement qui s’anime autour de nous. J’ai un faible pour les œuvres interactives et si c’est votre cas, vous serez servi.

 

La seconde œuvre, Akousmaflore, témoigne d’un désir de représenter l’invisible vivant en hybridant le végétal et le technologique. Véritable jungle sonore, c’est encore une fois notre toucher qui stimule le dialogue. Dès que l’on caresse les feuilles, elles se mettent à chanter. Chacune distincte par un langage sonore qui leur est propre, les plantes s’éveillent à notre contact, nous rappelant ainsi que même inerte, le végétal reste vivant. Même si nous ne la percevons pas, notre corps produit continuellement une énergie électrostatique. C’est cette même énergie, captée par les plantes, qui se traduit par un chant organique inventé. Malgré son caractère plutôt abstrait, on prend conscience de cette relation entre êtres-vivants qui échappe aux mots. Ainsi, les artistes nous présentent leur interprétation de la voix de la nature, mais il en revient à nous de l’explorer, de l’expérimenter et de l’écouter. C’est un peu avec recul que l’on touche les feuilles. Dans un musée ou un centre d’exposition en arts visuels, l’interactivité ou le touché, n’est pas vraiment naturel (je vous déconseille d’aller caresser la Joconde), mais ce genre d’œuvre nous permet de vivre quelque chose de très universel, même si on est néophyte! Après tout, la nature fait partie intégrante de nos vies.

 

Que ce soit pour profiter d’un moment pour soi, pour découvrir de nouveaux artistes ou même pour s’évader des grandes chaleurs, faites un arrêt à l’Espace Pauline-Julien, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, je vous garantis que vous en ressortirez grandis!

 

*Compte tenu du contexte actuel, ce sont les guides-animateurs qui se prêteront au jeu pour vous présenter les interactivités des deux œuvres.

 

– Laurence Gaudreault, guide-animatrice

Crédit : Metamorphy – Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt

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